Perdus dans le brouillard, le coeur à l’anathème,
Nous avancions blessés, d’un amour bafoué,
Comme des tortillards, sur des voies de bohème,
Nos pas étaient lassés et nos âmes fardées.
Nous n’avons pas pu voir, embrumés de tristesse,
Les quais qui défilaient, caressés par nos flancs,
Nous ignorions la gare, où l’amour en détresse,
Patient, nous attendait, au banc des sentiments.
Mais une de tes larmes se perdit en chemin,
Et sur un aiguillage, se fondit dans la mienne,
Elles coururent à la rame, du wagon du destin,
Et nous donnèrent l’image des causes de nos peines.
Nos tourments esseulés, purent enfin se comprendre,
Laissant parler nos cœurs, qui des maux délivrés,
Battirent en nos côtés, pour mieux nous faire entendre,
Combien durant ces heures, ils s’étaient recherchés.
Nous sommes à présent, aux chants du ménestrel,
Dans ce compartiment, de l’hymne des amours,
J’y serai ton amant, tu y seras ma belle,
De nos vies s’envolant, au son des troubadours.
Pour toi mon seul et tendre amour
Je t’aime.